LE JARDIN DES PLASTIQUES

le jardin des plastiques, installation d'objets
le jardin des plastiques, installation à la MDU, Rouen 2019

Installation à la Maison de l’université  Rouen, Mont-Saint-Aignan du 7 au 22 mars 2019. Installation détournement, assemblage d’objets

 Le Jardin des plastiques, fait directement référence à l’un des plus grands chef-d’œuvre de l’histoire de l’art occidental : Le Jardin des délices du peintre néerlandais Jérôme Bosch (1494-1505).

L’installation in situ d’Angèle Riguidel mime son titre, sa structure plastique, et si l’on s’approche encore, on se rend compte que la ressemblance au modèle original est à trouver dans chaque détail.

Ce que raconte Angèle Riguidel en clignant de l’œil au maître flamand c’est un monde beau par nature. Dans ses singularités et dans l’opulente richesse du monde vivant. Ce monde est peu à peu submergé par une surconsommation alarmante. Car si le triptyque du Jardin des délices semble avoir pour sujet les péchés terrestres, faisant sombrer le Paradis dans l’Enfer, le Jardin des plastiques partage avec Angèle Riguidel son rapport obsessionnel aux déchets.

Dans le Jardin des plastiques tout est récupéré, les objets ont tous une histoire et un passé : ils viennent directement de matières naturelles, ainsi que de l’atelier de l’artiste qui fait depuis des années une étrange collection des marchandises dont on n’a plus voulu dans nos maison, et des ses déchets personnels. Ces objets et matières sont ensuite bidouillés, assemblés, modifiés. Les oiseaux du panneau central ont fait place à des petits chiens en plastiques. Les architectures oniriques à des pots en verre venant des cuisines de mamie… Penchez-vous et comparez : tout ce qui est dans le tableau se retrouve réinterprété avec minutie et tendresse dans l’installation.

L’œuvre d’Angèle Riguidel s’est faite à plus de deux mains : les siennes d’abord, suivant celles de Jérôme Bosch, celles de dame Nature, les mains également ce ceux qui avaient fabriqué les objets préexistants maintenant insérés dans l’installation, mais celles aussi des personnes ayant participé à l’atelier de bricolage proposé pour l’exposition. Les chimères que vous voyez ont de multiples paternités / maternités.

L’artiste partage également un certain sens de l’humour avec le maître flamand : si ce qui a attiré Angèle Riguidel était peut-être d’abord l’attrait esthétique de sa peinture, l’ingéniosité du traitement plastique fait écho aux calembours visuels du Jardin des plastiques.

texte de Louise Simon, photos de Léo Barranco

page dédiée avec album photo: 

Le jardin des plastiques

Installation at the Maison de l’université Rouen, Mont-Saint-Aignan from March 7 to 22, 2019

 The Garden of Plastics, refers directly to one of the greatest masterpieces in the history of Western art: The Garden of Delights by the Dutch painter Hieronymus Bosch (1494-1505).

The in situ installation of Angèle Riguidel mimics its title, its plastic structure, and if one approaches still, one realizes that the resemblance to the original model is to be found in every detail.

What Angèle Riguidel tells by blinking at the Flemish master is a beautiful world by nature. In its singularities and in the opulent wealth of the living world. This world is gradually submerged by an alarming overconsumption. For if the triptych of the Garden of Delights seems to have as its subject earthly sins, making Paradise sink into Hell, the Garden of Plastics shares with Angèle Riguidel her obsessive relationship to waste.

In the Garden of Plastics everything is recovered, the objects all have a history and a past: they come directly from natural materials, as well as the artist’s studio that has been making for years a strange collection of goods that we no longer wanted in our homes, and its personal waste. These objects and materials are then manipulated, assembled, modified. The birds of the central panel made way for small plastic dogs. The dreamlike architectures to glass pots coming from grandma’s kitchens… Lean and compare: everything in the painting is reinterpreted with care and tenderness in the installation.

The work of Angèle Riguidel is made with more than two hands: his first, following those of Hieronymus Bosch, those of Mother Nature, the hands also that those who had manufactured the pre-existing objects now inserted in the installation, but also those of the people who participated in the DIY workshop proposed for the exhibition. The chimeras you see have multiple paternities/ maternities.

The artist also shares a sense of humour with the Flemish master: if what attracted Angèle Riguidel was perhaps at first the aesthetic appeal of her painting, the ingenuity of plastic treatment echoes the visual puns of the Jardin des plastiques.

text by Louise Simon, photos by Léo Barranco